Gascogne redouté mais Gascogne traversé !

Redoutée comme pouvant être notre traversée la plus compliquée à la vue des témoignages de nos prédécesseurs nous attaquons la traversée du Golfe dimanche matin avec une fenêtre météo plutôt favorable même si faible en vent le lundi et avec une houle pour le premier jour. 


Dimanche 6 Aout

On quitte port Haliguen, on laisse la Teignouse sur notre tribord puis on file sur la pointe Sud-Est de Belle-île. Une fois passée on reçoit la Houle de Nord-Ouest de la dépression de la veille. 12-15 noeuds au travers, on s'élance cap 220° direction la Galice.     


Journée de navigation agréable même s'il fait frais dehors. Quelques dauphins passent près du bateau, c'est même Louena qui les voit en premier. 

Repas de pâtes pour Louena et un gros plat de riz- chili con carne preparé la veille par Sarah pour les adultes. Manon descend dans le carré allaiter Juliette et je vais coucher Louena dans sa cabine à l'avant. Ça tape un peu dans les vagues mais Louena trouve le sommeil. Chacun va faire une petite sieste à tour de rôle pour être en forme pour la première nuit. 

Mais au réveil des filles.... La situation se dégrade à bord. Manon pas très bien à être restée à l'intérieur, le mal de mer arrive. Elle reste allongée avec Juliette puis est rejointe par Louena, en petite forme au réveil d'un sieste trop courte (pas encore habituée à tous les bruits et mouvement du bateau en navigation). 

C'est Louena qui ouvre le bal des vomis suivie quelques dizaines de minutes plus tard par sa mère. Mais Louena est en forme en revenant dehors et on finit l'aprés midi sans trop de difficultés sous un vent qui a un peu forci à 15-16 noeud toujours de travers. 

Papalain et Sarah assurent pour la gestion du bateau et de Louena à bord ! 


Premiere nuit qui arrive après une tournée générale de pâtes pour caler l'équipage. C'était prévu à l'avance mais Manon ne fera pas de quart avec l'allaitement de Juliette la nuit. Nous serons donc trois pour assurer la veille la nuit. Sarah de 20h à minuit, Papalain de minuit à 4h et moi de 4h à 8h, ce qui me permet de coucher Louena le soir. 

C'est donc assez tôt que tout le monde passe au lit et laisse Sarah dans le cockpit pour surveiller principalement les bateaux que l'on croise. Généralement il n'y a que 2 ou 3 bateaux dans les environs (15-20 km autour de nous, souvent visible sur nos écrans avec l'AIS) mais Sarah commence sont quart sur le début du plateau continental. La profondeur passe de 150m à a 4000 m, et là c'est à priori une bonne zone de pêche. Sarah voit des bateaux partout ! Pas facile pour commencer de nuit. Bref pas de collision et un premier quart très bien passé accompagné d'un levé de lune dans un ciel étoilé. 

Papalain prend le relai un peu avant minuit. Le vent faibli jusqu'à être trop faible pour avancer dignement, on se traine à moins de 3 noeuds. Le moteur est allumé à 3h du matin. Changement de chef de quart à 4h et c'est moi qui monte à l'extérieur. Quel beau ciel étoilé ! C'est magnifique et je profite du levé de soleil à 6h30, avant le levé matinal de Louena à 6h40. Peu de bateaux à l'horizon, Manon et Juliette sont réveillées et on prépare le biberon de Louena, on change les couches, on se fait un petit café,.. le tout sous pilote automatique qui maintient fidèlement le cap du bateau depuis le départ. 


Lundi 7 Aout

Sarah nous rejoint vers 7h30 et Papalain arrivera un peu plus tard. C'est assez calme, le moteur est toujours allumé. On décide de tenter notre chance à la pêche et déroulant une traine à l'arrière du bateau. On balance la traîne qu'on a, c'est à dire avec planchette qui remonte automatiquement si un maquereau ou bar vient à attraper un hameçon. Papalain se réveille et se moque gentiment de nous. Ahah on est à 6 noeuds, il y a du fond, vous n'attaperez jamais de maquereaux. Habitué des traversées, il nous sort son kit de pêche au large, et c'est une traine pour attraper du plus gros que nous installons, suspens.... 

Il fait toujours beau et frais. Tout le monde profite de son petit déjeuner, de jouer avec les filles, de continuer à expliquer et ré-expliquer les règles de sécurité à Louena. Certaines sons intégrées mais d'autres pas du tout.

La matinée avance et comme un message pour nous dire qu'il va être temps de préparer le repas, Manon voit la ligne de traine s'agiter, qui préviens Sarah, qui me préviens... Je pars la remonter et c'est donc un joli petit thon que nous allons déguster ce midi.

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Au menu ceviche et sashimi ! 

Après-midi classique : siestes, gestion du bateau, occupations des filles. Louena appelle les dauphins mais en vain. Mais qui croisons-nous après le goûter, une baleine, à une centaine de mètres sur notre babord. Elle fera deux apparitions et un beau souffle vertical comme pour nous dire au revoir. Pas de chance pour Papalain c'était l'heure de sa sieste. 

La journée se termine et c'est par un plat de pâtes accompagné de notre eternel chili que l'on prend de l'énergie pour la nuit. Organisation des quarts à l'identique sauf Sarah qui veut pousser jusqu'à 1h pour profiter du levé de lune. 

Nuit calme avec un peu de vent portant pour un avancer avec un mélange de voile et de moteur. 


Mardi 8 Aout

Le vent forci au matin pour atteindre une quinzaine de noeuds. Moteur éteind et sous voiles pour notre dernière journée. On a bien avancé il reste un peu moins de 40 miles pour toucher terre. 

Le vent forci et la mer se creuse un peu dans la matinée, pour attendre 20-25 noeuds. Le bateau réagi bien sous pilote automatique. Ça gite.

Manon part s'installer dehors avec Sarah, Papalain et Sarah. Quelques vagues joueuses viennent arroser l'équipage de temps en temps, ce qui amuse Louena. Je reste à l'intérieur avec juliette jusqu'à ce qu'elle s'endorme malgré la gite est les mouvements saccadés du bateau dans les vagues. 


Terre en vue !


On voit la Galice, ses falaises et ses forêts. On décide sur les conseil de Papalain, déjà passé plusieurs fois ici, d'aller mouiller l'ancre devant une petite plage près du port de Vicedo. On laisse sur notre babord l'île Coelleira et on affale les voiles dans une zone protégée de la houle. 

Mouillage réussi à 150 m de la playa do Vicedo. Il est 11h30, on a traversé le Golfe de Gascogne ! 

Tout l'équipage est très satisfait et content de finir le thon pêché lundi en tataki après un ti punch bien mérité. 

Et sieste des petites avant la soirée Tapas dans le resto local de Vicedo.

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Vidéo de cette traversée : Vidéo 1 - Gascogne et Galice

A nous l'Espagne et le Portugal pour ces prochaines semaines.