En pleine nature en Dominique

C'est après une journée de navigation pour passer de la Martinique (Anse Couleuvre en photo ci-dessous) à la Dominique en longeant la côte sous le vent qu'on arrive dans la baie de Portsmouth, au nord Ouest. Grande baie abritée des vents dominants. 

On le savait mais on n'avait laissé cela de coté, on n'avait pas le pavillon de la dominique, qu'on hisse sur tribord comme pavillon de courtoisie du pays visité. Merci Louena d'avoir plein de feutres, je me lance dans le coloriage d'un drapeau.

Le vent est de Sud aujourd'hui et on décide de jeter l'ancre près de copains sur le bateau Aventure au sud de la baie. On est une trentaine de bateaux ici. La mer est calme et le temps joli. On file voir à la nage avec les filles les copains d'aventure. Ils nous donnent les bons plans et on accepte de se joindre à eux le lendemain pour visiter la rivière indienne. 

On part un peu avant eux pour aller faire les formalités de douane et on les retrouve sur la barque d'Albert, un des locaux qui propose excursions, aller-retour à terre... Bref pour la rivière indienne on est obligé de passer par un local et le moteur est interdit. C'est un parc national. On laisse donc les bateaux au mouillage, on vérifie la météo, le vent et la houle vont passer secteur Nord-Ouest entre 15h et 17h suivant les modèles météo.

On sera rentré de notre visite le midi, on aura le temps de manger et déplacer le bateaux vers le nord de la baie de Portsmouth afin d'être protégé. 

On est 6 adultes et 4 enfants dans la barque d'Albeet pour la visite. C'est super sympa, une rivière très calme dans la mangrove. Albert nous explique plein de détails sur la faune et la flore de l'île. On croise des oiseaux, des crabes, et on finit un peu plus loin sur la rivière dans une petite maison en bois pour se promener et boire un petit coup. On est également passé en barque devant la maison qui a servit pour certaines scènes de Pirate de Caraïbes. A priori c'est la maison de la sorcière.

On entame le chemin du retour et juste avant de quitter la paisible rivière pour rejoindre la mer, un autre guide nous fait signe et nous signalE que c'est un peu chaud en mer, pas mal de vagues et de vent.... Il faut débarquer "femme et enfant" et Albert n'emmenera que les capitaines. On commence à stresser pour nos bateaux avec Xavier, capitaine d'Aventure. Bref on dépose rapidement tout le monde à terre, Pierre le fils de Xavier de 10 ans vient néanmoins avec nous pour aider à remonter la chaîne et l'ancre. En sortant de la rivière on prend les vagues de face qui commencent à déferler. Ça secoue bien dans la barque et il faut bien se tenir. 

Il n'y a plus que 5 bateaux sur ancre : Ti Laouen, Aventure et 2 autre encore sur l'eau et le 5 ième déjà échoué sur la plage. 

Le vent et les vagues poussent les bateaux vers le rivage qui est seulement 200 mètres derrière nos bateaux. Les vagues déferlent encore un peu derrière mais on voit l'étrave des bateaux monter est descendre au rythme de la houle et tendre la chaîne par à coups. 

Albert s'approche en premier de ti Laouen mais refuse de s'approcher à moins de 10m pour me déposer à bord de peur d'abîmer sa barque. Pas de négociation, je lui dit juste de s'approcher jusqu'où il veut et que je vais sauter. S'il part tout de suite je saute à l'eau je le préviens. Il approche à 5-6 m de l'avant de ti Laouen et je plonge pour rejoindre à la nage l'arrière du bateau et grimper à l'échelle qu'on avait heureusement laissé descendue. 

Ce sera la même manœuvre pour Xavier sur Aventure. Pierre son fils restera à bord de la barque d'Albert. 

On n'a pas de téléphone car on les a laissé dans la barque. Impossible de prévenir a terre. De toute façon l'important est pour le moment de sauver les bateaux, on sait que les deux familles sont à terre et en sécutiré.

Je démarre le moteur et enclenche la marche avant (préchauffer le moteur.... ouai ouai bas pas tout le temps). 

Bref cela soulage déjà la tension de la chaîne et nous éloigne un peu du rivage. Ça tape dans les vagues mais c'est pas grave. Je jette toute ce qu'on avait pas rangé dans le carré du bateau, tout est en vrac mais c'est pas grave. Je file au guindeau remonter la chaîne et l'ancre avec quelques aller-retour à la barre pour gérer direction et puissance du moteur. L'ancre est à poste, Ti Laouen s'éloigne doucement au moteur. Je reste 300 mètres devant Aventure le temps qu'il finisse la même manoeuvre au cas où il ait un soucis et on remonte tranquillement au moteur s'abriter dans la partie Nord de la baie. 

Belle frayeur, rien de cassé mais bonne leçon. Si la météo annonce un changement, même plus tard, il est préférable de l'anticiper bien avant. Il y aura néanmoins eu un échouage ce jour là, sans trop de conséquences, le bateau a réussi à être remis à l'eau dans l'après midi.

Je mouille donc l'ancre dans la baie au nord. De la houle entre dans toute la baie est c'est impossible d'aller à terre en annexe, des rouleaux d'un peu moins d'un mètre déferlent sur la plage. J'attends un peu, Xavier a réussi a se faire déposer à terre par un local rejoindre sa famille ainsi que Manon et les deux filles. On communique maintenant avec la VHF. Je trouve finalement un taxi boat qui me dépose, repas au petit resto de la plage, débriefing des situations... Bref la bière est savourée ! 

Un peu galère pour rentrer au bateau à cause du shore break qui empêche les embarcations d'accoster. On trouve finalement une solution avec Titus, le seul local encore sur le plan d'eau.

Retour au bateau. Ça souffle un peu mais on est bien ancré. 


Soirée calme au bateau et juste avant d'aller coucher les filles, en regardant depuis le cockpit je vois un bateau passer en marche arrière à une dizaine de mètres de nous. Son ancre dérape et le bateau recule avec le vent. Il passe entre nous et un autre bateau mais plus loin sous le vent il va en percuter d'autres s'il continue. Il y a de la lumière dans leur carré mais personne n'a l'air d'avoir réalisé que leur ancre ne tenait plus. On les appelle en criant et on sort finalement la corne de brume. Ils nous entendent et se mettent en mouvement pour aller mouiller à nouveau plus loin. Ce sera comme ça toute la nuit avec des vent jusqu'à 25 nd et de la houle. On voit plusieurs bateau naviguer dans le mouillage pour remouiller. Le vent tourne un peu et on se retrouve juste au vent d'un catamaran sur bouée, ça passe car on avait la bonne longueur de chaîne mais on est que 5-6 mètre devant sa bouée lors de rafale qui font tendre la chaîne. 

Bref à minuit, après 3 heures à rester dehors pour surveiller je réveille Manon pour qu'on déplace l'ancre d'une dizaine de mètres plus au vent. On réveille Louena pour éviter un sursaut dans le lit quand le guindeau va fonctionner pour remonter la chaîne. Juliette reste dormir dans sa cabine et ne se réveillera pas de toute la manoeuvre.  

Bref moteur allumé, Manon à la barre avec Louena dans les bras, moi au guindeau, on lève l'ancre on avance de 10m et on pioche cette dernière. On est un peu plus éloigné du cata et on peut dormir un peu plus sereinement. 


Bref le lendemain c'est déjà plus calme et on voit qu'à nouveau deux bateaux se sont échoués. Ironie du sort l'un des deux est celui qui s'était déjà échoué le veille lors de la bascule de vent. Cette fois c'est sa bouée d'amarrage qui a lâché et il s'est échoué sur les galets. 

Bateau finalement éventré que l'on verra se faire sortir de l'eau pour être ramené en Martinique sur une barge. 

Toujours de image douloureuse quand on se promène et qu'on voit ces voiliers couchés sur le flan à la merci des vagues.

Visite de la ville et on programme un excursion dans l'île le lendemain avec nos ami d'Aventure et un couple de canadien a bord du voilier Vendredi. On a un mini bus et on commence pour la visite de la chocolaterie de l'île. 

Très artisanale on découvre toutes les étapes de la fabrication, avant la dégustation tant attendue pas certaines. 

On enchaine avec un passage dans le village de kalinago. Lieu des premiers indiens caribéens qui ont survécus aux années de guère de territoire entre les anglais et français. 

On mangera dans un resto tous ensemble en bord de route avant d'aller visiter deux cascades. C'est le déluge dehors on est tous complètement trempés mais c'est sympa. Retour au bateau le soir à 19h après 10h d'excursion. Sympa mais c'était beaucoup d'heure de voiture, surtout pour les filles. Au dodo tôt pour tout le monde. 

C'est le carnaval pendant deux jours ici ! Bon on dénombrera au final seulement 4 personnes déguisées. C'est plutôt un semi-remorque qui fait en continu des tours dans la ville avec à bord un groupe musical ou un DJ et un mur d'enceintes à l'arrière. Ça fait un peu une marche dansante de zombies après une nuit de fête. Mais c'est sympa en journée on profite. Surtout que les gens sont très souriant et très avenant. On déambule avec la famille du bateau Perello.

On trouve facilement à manger dans les bbc à même la rue, les étales de fruits et légumes...c'est agréable.

Le voilier Perello est donc présent dans la baie, l'occasion d'aller faire un petit tour en ville le soir du carnaval avec le capitaine Etienne une fois les enfants couchés. 

On profite du lendemain matin tôt pour aller au fort de la baie, super bien entretenu, c'est un balade agréable avec une belle vue sur la baie. Entrée payante mais vu qu'on y est allé tôt, avant que l'agent du guichet ne vienne, le garde nous dit d'y aller comme ça c'est pas grave. Merci les réveils tôt des filles on dira. 

Le dimanche soir un grand bbc est organisé sur la plage par l'association qui gère les bouées de la zone. C'est plus destiné aux équipage des différents bateaux qu'aux locaux mais l'ambiance y est sumpa. On retrouve Aventure, Perello, Vendredi et on rencontre d'autres équipages. Tout est à volonté, la salade de riz, le poulet au bbc et le punch goyave. 

On part pas trop tard avec les filles pour les coucher mais pour d'autres équipage la fin de soirée fut compliquée. Le punch était très traite à priori. 

Une dernière journée pour rejoindre une belle cascade en famille, on décide de tenter l'expérience du bus local, faut juste trouver d'où il part. En fait ce sont des minis bus qui font parfois taxi et parfois bus (et payé par le gouvernement). On arrive finalement à en trouver un qui nous dépose dans un virage au départ de la petite rando pour la cascade. 

Super balade en pleine nature et on découvre une grande cascade en étant au fond d'un canyon étroit. 

Au retour on patiente quelques dizaines de minutes au bord de la route dans l'herbe en attendant de voir un bus passer. C'est le cas.

Retour au bateau et siestes. On termine la journée en préparant le bateau pour repartir de la Dominique direction la Guadeloupe. 

Excellent escale dans ce pays encore très préservé et où la nature sauvage est encore bien présente. Une nouvelle fois on y renviendrait bien pour en découvrir d'avantage, notamment le sud de l'île.